Punaises - Introduction

Reuteria sp. (Miridae)
Reuteria sp. (Miridae). La taille, la forme et la couleur des punaises sont très diversifiées.

Zelus luridus
La base du rostre (→) de Zelus luridus (Reduviidae) est à l'avant de la tête, comme
chez toutes les punaises.

Catorhintha mendica
Catorhintha mendica (Coreidae). L'aile à deux textures différentes (corie et membrane) est caractéristique des punaises.

Lygaeus kalmii
Lygaeus kalmii (Lygaeidae), la Petite punaise de l'asclépiade.

Alydus sp. nymphe
Quand on l'observe à l'oeil nu, la nymphe du genre Alydus (Alydidae) ressemble à s'y méprendre à une fourmi. Une observation plus attentive des fines antennes à quatre articles, du rostre et des fourreaux alaires permettent de déterminer que c'est plutôt une punaise.

Zelus sp. oeufs
Les oeufs de punaises du genre Zelus (Reduviidae) sont pondus à la surface d'une feuille, groupés et cimentés ensemble par la femelle.

Leptoglossus occidentalis oeufs
Oeufs éclos de Leptoglossus occidentalis (Coreidae). Rectangulaires, ils s'alignent en une rangée, sur une fine aiguille de pin.

Nysius sp.
Nysius sp. (Lygaeidae), accouplement.
Les punaises sont des Hétéroptères, sous-ordre de l'ordre des Hémiptères. D'après Henry (2009), il y aurait plus de 5 000 genres de punaises et 42 000 espèces décrites mondialement et encore beaucoup d'autres nouvelles espèces à découvrir. Roch (2024) compte un peu plus de 700 espèces présentes au Québec.

Podisus placidus
Podisus placidus (Pentatomidae)

Caractères communs à tous les Hémiptères
Les punaises sont des insectes piqueurs-suceurs dotés d'un rostre qui leur permet de se nourrir. Les pièces buccales ne comprennent pas de palpes ou d'éléments permettant de broyer la nourriture, même pour les espèces qui sont prédatrices.


Caractères qui les distinguent des autres Hémiptères
La base du rostre des punaises est située à l'avant de la tête et non sur la partie ventrale de l'arrière de la tête ou entre les hanches antérieures.

Au repos, les punaises tiennent leurs ailes à plat sur le dos et non en toit.

Les punaises sont phytophages ou prédatrices alors que les autres Hémiptères sont exclusivement phytophages.

Les ailes antérieures sont composées de deux régions à textures différentes, les hémélytres. La partie antérieure est épaisse ou sclérifiée et l'extrémité postérieure est membraneuse. Les ailes des autres Hémiptères ont une texture uniforme sur toute leur surface.


Une diversité remarquable
Les punaises ont adopté un grand nombre de stratégies de survie et ont colonisé tous les habitats possibles. Elles sont partout: sommet des arbres, végétation basse, au sol, sous les pierres, sous l'eau, à la surface de divers plan d'eau (stagnante, courante, en pleine mer), sur les rivages et même à l'intérieur des habitations.

Au fil de l'évolution, leur morphologie s'est adaptée à leur style de vie. Les pattes en sont un bon exemple. Élargies et armées d'épines chez les punaises prédatrices, terminées en cuillères pour faciliter la nage chez certaines espèces aquatiques, longues et fines pour celles qui glissent à la surface de l'eau, ou encore équipées pour gratter le sol chez les fouisseuses. Certaines punaises qui vivent sous de l'écorce sont aplaties, d'autres encore se camouflent admirablement en amassant des débris sur leur dos ou en adoptant les couleurs de leur environnement.

Certaines espèces mesurent à peine 1 mm et d'autres un peu plus de 40 mm de long.


Alimentation
Les punaises phytophages s'alimentent à une grande variété de végétaux. Elles puisent leur nourriture des arbres, arbustes, plantes herbacées sauvages ou cultivées et même des champignons et des algues. Beaucoup d'espèces sont attachées à un groupe de végétaux précis. Beaucoup de punaises dites phytophages consomment aussi, de façon opportuniste ou active, de la matière animale.

Les punaises prédatrices se nourrissent de petits arthropodes (insectes, araignées), de petits poissons ou de têtards (punaises aquatiques) qu'elles capturent grâce à une chasse active ou en se postant à l'affût à un emplacement bien fréquenté par leurs proies (les fleurs, par exemple).

Quelques punaises parasitent les mammifères et les oiseaux en les piquant et en aspirant leur sang. Au Québec, quatre espèces se nourrissent de cette manière, la Punaise de lit (Cimex lectularius) étant la seule qui se nourrit de sang humain.

Certaines punaises phytophages causent d'importants dommages aux grandes cultures alors que quelques prédatrices sont considérées comme des alliées dans la lutte contre les ravageurs des cultures.


Cycle de vie
Selon l'espèce, les punaises hibernent à divers stades de leur croissance (oeuf, nymphe ou adulte).

Chez certaines espèces, notamment les Cimicidae (Punaises de lit), le mâle pratique l'insémination traumatique. Il perce l'abdomen de la femelle pour la féconder, dédaignant les voies naturelles existantes.

La forme des oeufs, leur emplacement et leur agencement sont généralement caractéristiques des différents genres de punaises. Ils sont pondus de diverses façons. Isolés ou groupés, ces derniers en masse compacte, lâche ou en rangées. Ils peuvent être laissés à découvert, insérés à l'intérieur d'une tige ou encore cachés sous un objet (écorce, roche ou bûche). Les oeufs peuvent être ovales, en forme de manchon arqué ou de baril.

Certaines punaises couvent leurs oeufs et protègent leurs nymphes un certain temps. Sehirus cinctus (Cydnidae) a été observée alors qu'elle apportait de la nourriture à ses petits. Chez les Belostomatidae, la femelle pond ses oeufs sur le dos du mâle qui les garde jusqu'à leur éclosion.

Quelques punaises vivent dans les habitations. La Punaise de lit mais aussi le Réduve masqué, prédateur d'araignées et d'insectes. À l'automne, on trouve aussi Leptoglossus occidentalis qui cherche un refuge où hiberner à l'abri des grands froids. Elle ne se nourrit pas à l'intérieur des maisons.

Corythucha marmorata
Les ailes des Tingidae, ici Corythucha marmorata, sont ornées de dizaines d'aréoles qui forment une fine dentelle.

Collaria meilleurii
Collaria meilleurii (Miridae). La plupart des punaises tiennent leurs ailes bien à plat sur le dos.

Gerridae
Les longues pattes des Gerridae leur permettent de glisser sur l'eau où elles trouvent leur nourriture. Ici, au repos sur une feuille.

Notonectidae
Les Notonectidae vivent sous l'eau. Elles se suspendent sous la surface de l'eau, le ventre vers le haut. Elles sont prédatrices.

Tupiocoris sp.
Tupiocoris sp. (Miridae) se nourrit, les stylets enfoncés dans ce mûrier (→). Ses longues pattes sont adaptées aux déplacements parmi les poils glanduleux collants de la plante où s'échouent de petits insectes qu'elle consomme.

Chinavia hilaris nymphes
Nymphes Chinavia hilaris (Pentatomidae) au premier stade. Elles restent au repos sur les chorions, sans se nourrir, en attente de passer au second stade pour se disperser.

Oedancala dorsalis
Oedancala dorsalis (Pachygronthidae). La nymphe au stade V se nourrit sur le fruit d'un carex.

Elasmucha lateralis comportement maternel
Elasmucha lateralis (Acanthosomatidae) est reconnue pour son comportement maternel. Elle protège les oeufs jusqu'à leur éclosion puis reste avec les nymphes quelques jours.
Le site des punaises a été mis en ligne en avril 2013.
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