Quelques
cochenilles femelles ont été
observées à la fin de juin 2016 sur du Pin sylvestre (Pinus sylvestris)
dans un parc urbain, à Montréal. Maw et al. (2000)
mentionnent cette
espèce pour l'Ontario mais pas pour le Québec. Les cochenilles étaient
très peu nombreuses et présentes sur trois arbres voisins. Une
vingtaine, tout au plus, ont été observées sur les branches directement
accessibles à un observateur. Les femelles étaient seules avec parfois
une voisine à quelques centimètres de distance ou une autre, éloignée
sur une
tige voisine.
De la fin juin jusqu'à la mi-juillet,
certaines femelles étaient entourées de plusieurs immatures mobiles de
stade I. Plus tard le 10 août, des mâles sous leurs boucliers ont été
observés sur des aiguilles du pin, à proximité d'une pousse où une
femelle adulte était établie.
Hôtes
Toumeyella pini
se développe exclusivement sur diverses essences de pin, notamment le
Pin de montagne (Pinus
mugo), le Pin noir d'Autriche (Pinus nigra), le
Pin rouge (Pinus resinosa)
et le Pin sylvestre (Pinus
sylvestris)
(Scalenet, oct 2016). La femelle s'établit de préférence sur les
pousses de l'année et rarement sur les larges branches (Kosztarab,
1996). Le mâle s'installe sur les aiguilles, le plus
souvent sur celles de l'année. Mâles et femelles sont plus abondants au
centre ou vers le bas de l'arbre (Clarke et al., 1989).
Cycle de vie
Clarke et al.
(1989) ont étudié le cycle de vie de T. pini sur Pinus taeda
en Géorgie. Les 60 femelles observées ont déposé une moyenne de 1865
oeufs chacune, au rythme de cinq oeufs à l'heure. Les oeufs ont éclos
environ
une heure après l'oviposition. Les auteurs ont observé
plusieurs
centaines de jeunes au premier stade sous les femelles, durant
l'oviposition. Les
femelles se déplacaient plus volontiers sur des pousses voisines alors
que les mâles s'établissaient généralement sur les aiguilles voisinant
leur lieu de naissance.
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Un 13 juillet, les nymphes mobiles circulent autour d'une femelle. |
Immatures de
stade I (mobiles) |
Les immatures au
premier stade s'observent autour des femelles qui leur ont donné
naissance.
Ils sont généralement très
actifs et marchent en tout sens sur la pousse de pin et sur les
aiguilles. Clarke et al.
(1989) ont capturé des mobiles dispersés par le vent. Ils en ont
recueilli une centaine par semaine sur une lame de
microscope qui avait été graissée. Les auteurs ne précisent pas la
distance parcourue par les jeunes cochenilles transportées par le vent. |
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Toumeyella pini
mobiles, un 28 juin. La vie active des mobiles est
de courte durée car lorsqu'un site d'alimentation est choisi, la
cochenille s'y établira définitivement. Les
mâles seront actifs de nouveau pour une courte période lorsqu'ils
émergeront de leur pupe, au stade ailé. |
Fin juin, des immatures mobiles
(→), circulent autour de la femelle, à la recherche
d'un lieu propice pour se nourrir et s'établir. |
Femelles |
À maturité, la
femelle est convexe, au contour irrégulier ou circulaire, de
couleur brun-rouge avec une ligne médiane sur le dos de couleur blanche
ou crème. De petites ponctuations noires parsèment le
dos (Kosztarab, 1996). |
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Ci-dessus,
la même femelle vue de dos et de profil. À maturité, comme ici à la fin
de juin, la carapace est fortement convexe. |
Les femelles T.
pini s'établissent de préférence sur les pousses de
l'année plutôt que sur les larges branches. |
Mâles |
Dans
la littérature, on utilise rarement les caractéristiques du bouclier
du mâle
comme critères de détermination dans les clés d'identification. D'après
Miller & Williams, qui décrivent 28 boucliers de mâles
Coccidae dans leur article de 1990, les mâles sont peu utilisés car,
contrairement aux femelles, ils sont fragiles et leur durée
d'observation est extrêmement courte. Les
boucliers mâles trouvés en compagnie des femelles photographiées sur
cette page, correspondent à ceux de Toumeyella pini. |
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Les trois photos
ci-dessus représentent le même individu. À gauche, le 10 juin
et
au centre le 16 juin. À droite, les sutures ont été
surlignées. On note la présence de sutures antérolatérales (1
→) et postérolatérales (→ 2). Les sutures préanales (→ 3) ne se
prolongent pas jusqu'à la plaque anale (→ 4). Chez Toumeyella parvicornis,
une espèce aux femelles superficiellement semblables et qui partage le
même habitat, toutes ces sutures sont absentes sauf une seule, à la
hauteur des sutures postérolatérales et qui traverse le bouclier de
part et
d'autre, transversalement. |